Gestion de l’eau et sécheresse 2023

Dans un contexte hydroclimatique particulièrement tendu au niveau national, tandis que de nombreux départements subissent des sécheresses importantes, la situation des bassins gérés par la CACG reste pour l’heure maitrisée par nos équipes en concertation permanente avec les acteurs de l’eau du territoire, malgré un équilibre fragile.

Un point sur la situation sécheresse 2023

Après une année 2022 et un hiver excessivement sec, l’alternance entre périodes sèches et épisodes orageux depuis le mois de mai, avait permis aux bassins sur lesquels nous intervenons de recevoir des précipitations significatives, améliorant le niveau de recharge de leurs réserves. Malgré ces apports en pluie, une mesure de restriction a été prise dès le mois de mai (25% de diminution des prélèvements) afin d’assurer une gestion optimale de la ressource en eau les mois suivants. Avec le retour du temps sec et chaud en août, la vigilance reste de mise sur l’ensemble de nos bassins, notamment sur celui du Système Neste.

Ce dernier par exemple, est actuellement en niveau vigilance sécheresse (niveau 1), et sur certaines zones (le pourtour de la Garonne notamment), en niveaux d’alerte 2 à 4 (alerte, alerte renforcée ou crise).

Pour en savoir plus sur les niveaux d’alerte sécheresse : https://propluvia.developpement-durable.gouv.fr/propluviapublic/voir-carte.

 

Quelle est la situation hydrologique actuelle sur le système Neste ?

Sur la Neste, les débits naturels qui étaient au mois de mai à des niveaux très inférieurs aux minima de référence enregistrés au cours des 30 dernières années, ont atteints des niveaux moyens fin juin suite aux précipitations, avant de revenir ce début août à des niveaux inférieurs au seuil minimal de référence.

 

Les débits naturels de la Neste (c’est-à-dire hors réalimentation de haute montagne) représentent près de 60% de l’eau distribuée dans les rivières du système Neste. Cette ressource naturelle aujourd’hui en situation de tarissement, l’alimentation des cours d’eau est à présent en grande partie effectuée à partir des stocks constitués dans les réserves de piémont (25% de la ressource). Ces réserves sont donc amenées à fortement diminuer dans les semaines à venir. A noter qu’il ne s’agit pas là d’une situation anormale mais d’un usage habituel d’un système qui fonctionne en « vase communicant » conçu à cet effet. Les réserves de montagne sont également sollicitées dans une moindre mesure, compte tenu des travaux effectués cette année sur certains de ces ouvrages et faute d’un apport neigeux significatif cet hiver.

 

Quelles sont les mesures de restrictions de prélèvement en cours sur le système Neste ?

Nos équipes assurent une surveillance et une gestion de l’état de ses ressources 24h/24h en relation avec les instances de concertation, également fortement mobilisées sur le suivi de la situation hydrologique.

Concernant le système Neste, la Commission Neste regroupant l’ensemble des acteurs (gestionnaires, maitres d’ouvrages, représentants des usagers et les représentants de l’Etat) s’est réunie déjà trois fois cette année.

L’objectif de ce suivi rapproché : disposer d’une connaissance partagée de la situation hydrologique et météorologique ainsi que des différents enjeux afin de parvenir à une décision concertée quant aux mesures de gestion à prendre pour les semaines et les mois à venir.

L’enjeux : partager l’eau entre les différents besoins (pour rappel, 70% de l’eau gérée en moyenne est dédié à l’alimentation des cours d’eau et la vie du milieu naturel, les 30% restants sont, quant à eux, répartis pour les usages économiques et humains, l’eau potable restant prioritaire) et assurer une gestion responsable dans la durée sur ce territoire dépendant toute l’année de la gestion par l’homme.

Suite à la dernière réunion de la Commission Neste en date du 25 mai dernier donnant lieu à une réduction de 25% des prélèvements autorisés pour l’usage agricole, le dernier comité technique du système Neste, réuni ce mercredi 16 août 2023, a validé le passage en tour d’eau (chaque préleveur est rattaché à une zone avec un calendrier d’autorisation des prélèvements) deux jours sur 7, à partir du samedi 19 août.

A noter que l’an dernier, les tours d’eau avaient été plus précoces, avec une interdiction totale de prélèvement au 24 août 2022. La situation 2023, bien que dans un contexte de tension sur la ressource, reste à l’heure actuelle contrôlée par nos experts de la gestion de l’eau, en lien constant avec les acteurs concernés.

Pour suivre la situation hydrologique du système Neste : le mement’eau

 

Une microcentrale hydroélectrique au lac de Puydarrieux

Le lac de Puydarrieux créée en 1987 par la CACG est une réserve de 192 hectares et 14 millions de m3 d’eau aux multiples usages : soutien d’étiage de la Baïse, fourniture d’eau aux agriculteurs et industriels, alimentation des usagers en eau potable, tourisme… Classé Natura 2000, il accueille également chaque année des centaines d’oiseaux migrateurs. Et il est désormais équipé depuis d’une microcentrale hydroélectrique, en production depuis ce mardi 1er août !

Lac De Puydarrieux

 

Une valorisation de la ressource en eau via une centrale multiusage

La centrale se présente comme une station de pompage classique en pied de barrage, à laquelle des adaptations ont été réalisées afin d’y intégrer une turbine. Intégrée dans le paysage, elle tire parti des débits restitués sans perturber la vocation principale du lac. Les équipes de la CACG ont dû répondre à  un réel défi technique pour concilier les deux usages : l’alimentation en eau des rivières environnantes, ainsi que la production d’énergie.

 

 

L’objectif de production annuelle est fixé à 1.1 million de KWH, soit la consommation d’environ 230 familles.

Pour répondre à ce challenge technique, de nombreux savoir faire et métiers de la CACG ont été mobilisés : génie civil, hydraulique, électricité et mécanique.

Centrale Puydarrieux

 

 

 

 

 

La CACG, engagée pour devenir entreprise à énergie positive

Ce projet de renouvellement de la centrale hydroélectrique au lac de Puydarrieux, a l’enveloppe totale de 340k€, s’inscrit dans un plan de transition énergétique ambitieux : plus de 60 millions d’euros d’investissements sur 10 ans pour une production annuelle à terme à hauteur de 70GWh, soit plus de 100% des besoins en électricité de la CACG ! La consommation annuelle moyenne avoisinant 55 GWh, est utilisée essentiellement pour du pompage d’eau avec plusieurs usages : distribution d’eau sous pression pour l’irrigation, transferts interbassins et sécurisation de remplissage de lacs pour soutien d’étiage.

La production de la centrale de Puydarrieux ne représente que 2% de la consommation de la CACG mais c’est un premier pas vers la neutralité énergétique qui en appelle d’autres.

 

TASCII : un test pour étudier l’activité biologique du sol

Depuis 2019, la CACG, en partenariat avec l’INRAE, expérimente dans le cadre du projet Transition Agroécologique en Systèmes de Cultures Irrigués Innovants (TASCII), des systèmes de cultures irriguées innovants associant des pratiques d’Agriculture de Conservation des Sols à des techniques d’irrigation plus économes en eau dans le cadre du projet Transition Agroécologique en Systèmes de Cultures Irrigués Innovants (TASCII). Ce projet comprend des essais sur la ferme expérimentale de la Mirandette (Gers), mais également l’accompagnement dans la transition de cinq agriculteurs pilotes du territoire des côteaux de Gascogne, en vue d’une gestion durable des ressources en eau et en sol, tout en maintenant la viabilité économique et de bonnes conditions de travail.

Parmi les objectifs de ce projet, l’amélioration de la qualité des sols est particulièrement observée.

Pour cela, un test un peu particulier est utilisé… c’est le test du slip !

Le 18 avril dernier, suite au Conseil d’Administration, la visite de la ferme de la Mirandette par nos administrateurs avait été l’occasion de réaliser ce test. Véritable baromètre de la qualité des sols,  il consiste à enterrer un slip en coton à 20 cm dans le sol, puis à le déterrer deux mois après et constater son état de dégradation.

Pour ce test, c’est une parcelle en agriculture de conservations des sols (absence de travail du sol, rotation et couverture permanente) qui a été mise à l’épreuve. Deux mois plus, les résultats du test sont là ! La dégradation quasi-totale du sous-vêtement déterré prouve que l’activité biologique du sol est particulièrement riche.

 

Slip enterré le 18-04-2023
Slip déterré 2 mois après

 

 

 

 

 

 

 

 

              

 

Pour en savoir plus sur les résultats du projet TASCII (2019-2022), cliquez ici.