CHANGEMENT CLIMATIQUE : la CACG impactée par les conflits liés à l’eau

En cette période de changement climatique où l’eau se fait plus rare, les conflits liés à l’eau se multiplient et la CACG, au cœur de cette question complexe au quotidien, veille chaque jour dans sa gestion à concilier l’ensemble des enjeux et usages sur le territoire.

Alors que l’écoute et le dialogue devraient être la clé de solutions durables, l’association FNE, s’appuyant sur une verbalisation de deux agents de l’OFB, a une nouvelle fois choisi d’attaquer la CACG en justice en l’accusant de « n’avoir pas respecté les débits de gestion au profit des agriculteurs » au cours de l’année 2017 sur la Gimone, rivière alimentée en continu par le système Neste. (voir la retranscription de l’audience selon La Dépêche)

Car en effet, l’année 2017 a débuté avec un déficit hydrique très marqué suite à de nombreux mois de sècheresse sur une grande partie de l’année en 2016 et début 2017. Pour autant, les rivières restent en continu alimentées pour répondre aux différents besoins environnementaux et humains, malgré un stock d’eau très bas.

Dans ce contexte et dans ce cas comme toujours, les débits sont surveillés de très près et la Commission Neste, organe de concertation de l’ensemble des parties prenantes sur le territoire, s’est prononcée dès le mois d’avril en accord avec les services de l’Etat, en faveur d’une gestion prudentielle se rapprochant au maximum des débits objectifs d’étiage (DOE) sur cette période, pour préserver la faible ressource sur la durée.

La surveillance des débits, clé de la gestion de l’eau 

Si le Code de l’Environnement établit bien un débit réservé à appliquer en pied d’ouvrage de réalimentation, le débit objectif d’étiage est quant à lui fixé par le SDAGE (schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux) afin de fournir un objectif à tenir autant que possible au confluent de la rivière, une centaine de kilomètres plus loin. Bien que non obligatoire, c’est cet objectif que les ingénieurs et techniciens en charge de la gestion de l’eau surveillent et visent en continu en tenant compte des nombreux aléas qui rythment la vie et la réalité de la rivière (usages, prélèvements pour l’eau potable ou l’agriculture, moulins et production hydroélectrique, météo…), ainsi que le temps de transfert de 3 à 5 jours nécessaire à l’écoulement de l’eau sur cette distance.

 > Les débits mesurés sur la Gimone à Castelferrus – année 2017.

En bleu : le débit objectif à tenir en moyenne au minimum (en pointillé le débit dit « de crise » en dessous duquel des mesures de restrictions de prélèvement sont prises). En vert : le débit réel mesuré.

Les variations y sont importantes du fait de l’activité des nombreux moulins présents tout au long de la rivière : l’eau y est retenue temporairement pour y être turbinée.

 

Au-delà de l’usage agricole, l’avenir de la gestion de l’eau en question

La question de la répartition de l’eau entre les usages est un sujet fondamental du changement climatique et reflète un véritable enjeu de société.

Le système hydraulique Neste, développé à l’initiative de l’Etat et confié à la CACG a été conçu afin d’assurer le développement économique et agricole de la région de Gascogne en compensant de façon artificielle le niveau d’eau dans les rivières. Les villes traversées par ces cours d’eau sont donc dépendantes de ce système pour leur alimentation en eau potable tout comme les nombreux agriculteurs et producteurs locaux pour qui l’accès à l’eau est indispensable (l’un d’entre eux, l’ASAEI de Cordes-Tolosannes, est par exemple producteur local de pommes et de melons).

Pour autant alors que d’importantes évolutions climatiques sont constatées, les enjeux sont inversés et les infrastructures du système Neste et la gestion de l’eau jouent aujourd’hui un rôle primordial dans l’équilibre biologique des rivières alimentées puisque seuls 30% de l’eau gérée est aujourd’hui allouable aux usagers, les 70% restant étant dédiés à soutenir les besoins environnementaux des cours d’eau. 

Face à ces problématiques nouvelles, la CACG a établi plusieurs axes de travail en collaboration avec les services de l’Etat, l’Agence de l’eau et la région Occitanie pour rechercher des solutions pérennes et durables. Parmi ceux-ci, la modélisation des modes de gestion a permis cette année à nos techniciens de rendre opérationnelle une nouvelle approche permettant d’adapter leur gestion de l’eau aux causes de sécheresse identifiées et d’anticiper les mesures de restriction.
Si les résultats restent encore à confirmer, cette démarche s’annonce comme un premier pas vers de nouvelles économies d’eau.

L’adaptation de nos territoires au changement climatique est un enjeu majeur et bien que les solutions techniques soient importantes, elles ne suffiront pas sans l’écoute, la solidarité et le dialogue de tous pour une réponse globale et partagée.

Pour aller plus loin :  

> Composition du Conseil d’Administration de la CACG 

> Des truites sauvages dans la Gimone